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 PROSPECTIVE
ARJOWIGGINS, VERS le papier 3.0
Papetier historique, Arjowiggins voit dans l’électronique imprimée un relais
de croissance d’avenir. Émergent à l’heure actuelle, le marché semble prêt
pour des dispositifs électroniques sur papier, intégrant notamment des polymères électroactifs. Gaël Depres, son responsable R&D, nous explique pourquoi.
« Nous entrevoyons
les possibilités de cette technologie et nous
avons investi dans notre équipement pour livrer
de grosses capacités. »
Gaël Depres / Responsable de la R&D chez Arjowiggins France
Quel lien entre l’industrie du papier et l’électronique ?
Gaël Depres – Une rencontre opportuniste entre deux mondes : celui d’Arjowiggins, connu notamment par sa marque de papeterie grand public Conqueror, et celui de l’électronique imprimée. Cette technologie consiste à utiliser des moyens d’impression traditionnels (sérigraphie, flexographie) mais, au lieu d’utiliser des encres graphiques, vous imprimez avec des encres conductrices, isolantes ou actives. L’objectif est de fabriquer des dispositifs électroniques sur papier.
Quels sont ces dispositifs et dans quelles applications rentrent-ils ?
G. D. – On parle ici de capteurs sur des emballages connectés, d’antennes NFC intégrées dans des badges pour autoriser l’entrée dans un bâtiment ou dans des cartes pour valider un paiement, d’encres spécialisées qui permettent de sécuriser des documents type diplômes ou actes juridiques. Bref, ces composants servent à transmettre des informations pour enclencher une action, authentifier un document ou vérifier l’état d’un objet.
À quoi sert un capteur sur un emballage ou une étiquette connectés ?
G. D. – Plusieurs possibilités : un capteur de température détecte les fluctuations thermiques dans un colis ; un capteur de pression mesure les chocs pouvant causer des dommages à un contenu. Ces dispositifs high-tech peuvent être utilisés sur des produits onéreux nécessitant une assurance de suivi élevée : capteurs de choc sur des biens électroniques fragiles (écrans TV, ordinateurs), capteurs de température sur des palettes de biens alimentaires... Un marché aussi bien grand public que BtoB.
Comment cela fonctionne-t-il ?
G. D. – L’étiquette connectée comprend un capteur, une antenne NFC et une puce en silicium. Le capteur est composé de polymères aux propriétés piezoélectriques. Lorsqu’une pression est exercée sur ce matériau, un courant électrique est généré, ce qui correspond, à une information pour la puce qui le reçoit. Cette dernière sera transmise via l’antenne NFC à un lecteur actif – un smartphone par exemple – de façon intelligible pour l’utilisateur (voir encadré).
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